Installée depuis 2015 à Saint-Christophe-en-Champagne, Magali Rhodé est passionnée par son métier tout comme son conjoint, Vincent, et ses deux enfants, Augustin et Louis. Dès les débuts de Qairos Energies, elle prend part à la réflexion autour du projet et livre sa vision de l’agriculture durable.

Originaire du Perche sarthois, Magali a suivi un BTS ACSE avant de rencontrer Vincent, titulaire d’un bac professionnel agricole. Elle, est éleveuse de 30 vaches allaitantes de race parthenaises et de 6000 poules pondeuses de Loué. Son conjoint est en cours d’installation pour reprendre la ferme familiale et se lancer dans les cultures (blé, colza, maïs et chanvre).
Pourquoi êtes-vous devenu agricultrice ?
Je suis tombée dans la marmite quand j’étais petite. Mes parents étaient éleveurs et avaient des vaches allaitantes, des limousines, dans le perche sarthois. Les vaches c’est toute ma vie. Mais le Perche est une terre de bocage peu propice à la culture. Quand j’ai rencontré Vincent, nous avons décidé de nous installer à Loué pour diversifier notre activité.
Pourquoi êtes-vous devenue partenaire de Qairos Energies ?
D’une part, je ne suis pas une pro-écologie mais je défends une agriculture raisonnée. Dans l’agriculture biologique, il y a des choses que je ne comprends pas. Je pense aux viticulteurs qui utilisent du cuivre alors que cela pollue la terre. Pour ma part, j’utilise les doses minimales de produits phytosanitaires. Autrement dit, j’emploie les produits de synthèse uniquement quand je n’ai plus le choix. Avec le chanvre, il n’y en a même pas besoin. Cela m’a convaincu. D’autre part, rouler à l’électrique me rend dubitative car la majeure partie de l’électricité produite provient du nucléaire. L’hydrogène est une bonne alternative quand il est produit à partir de matière organique. Cela correspond à mes principes.
« L’hydrogène est une bonne alternative quand il est produit à partir de matière organique »
Quelle est la valeur ajoutée du chanvre pour vous ?
Je me rappelle les tous premiers échanges avec Qairos Energie. Au tout début du projet, Jean pensait utiliser des fientes de poules. Personnellement je n’étais pas pour la méthanisation car je trouve qu’elle entre en concurrence avec l’alimentation animale. Je préfère utiliser la fiente directement, comme un apport pour mon sol. Nous avons donc réfléchi au choix d’une culture. Les protéagineux n’étant pas évidents à cultiver, notre attention s’est portée sur le chanvre. Il s’avère qu’il s’adapte parfaitement à la terre locale et rallonge le cycle de rotation des cultures.
Propos recueillis par C. Lorne